EN QUARANTAINE
C’est avec un humour cinglant plein d’ironie et de dérision que Joe Ollmann revisite, dans sa comédie psychologique En Quarantaine, la lente et "douloureuse" crise de la quarantaine. Comment assumer son rôle de père quand on a découvert les joies de la paternité dès l’âge de 17 ans ?
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Dans un style moderne que l’on pourrait presque classer dans le genre littéraire « Autofiction », l’auteur nous dépeint un personnage désabusé et drôle qui n’est autre que lui-même. Avec la quarantaine, John, le narrateur, remarié, affronte les affres d’une nouvelle paternité alors qu’il réalise qu’il aurait aimé profiter de la vie avec Chan sa nouvelle femme et non pas se coltiner, entre autres, les couches «pleines de merde» de son fils, qu’il adore au demeurant. Mais, les nuits écourtées finissent par l’épuiser si bien que, proche du burn out, même sa vie au bureau en pâtit. À la maison, il devient acariâtre avec Chan et ses filles étudiantes désormais âgées de 19 et 23 ans qui viennent le voir de temps en temps.
Alors qu’il découvre une charmante chanteuse pour enfants en visionnant une vidéo avec son fils, une fenêtre semble s’ouvrir enfin dans son esprit confiné. Fantasmant sur cette séduisante Sherri Smalls, ancienne rockeuse désormais reconvertie en interprète de jolies chansons enfantines, John se décide à la contacter par internet en lui proposant une interview pour son magazine...
Le texte très vivant d'En quarantaine est servi de manière jubilatoire par un dessin expressif. Les descriptions graphiques d'un corps qui part en «décrépitude» sont remplies d'humour, de dérision et leur extravagance rejoint celle du langage. Comme si l'auteur-narrateur grossissait le trait parce qu'il se voit tout simplement de cette façon dans quelques années.
Ce livre pose donc l'idée du regard que l'on peut avoir sur soi-même - souvent conditionné par le regard des autres d'ailleurs - et surtout de ce corps qui nous contient et qui s'érode. Ce corps qui se met à sentir plus fort, à pendouiller, à fatiguer plus rapidement, et donc à devenir moins performant dans une société où il faut toujours montrer le meilleur de soi-même.
Ce n'est pas si souvent, surtout dans le roman graphique, que l'on entre dans les méandres d'un esprit anxiogène confronté aux conséquences de ce « délabrement », aux tergiversations d'une pensée en proie à des tiraillements intérieurs devant la tentation de séduire - cette élucubration d'une pensée psychanalytique pourrait d'ailleurs évoquer certains films de Woody Allen comme Manhattan par exemple.
PRESSE
"Le Canadien Joe Ollman se met en scène dans une comédie de moeurs, en quadragénaire ronchon et désabusé, prêt à tout sacrifier pour se sentir vivant... Autrement dit, un homme en pleine crise de la quarantaine." Jérôme Briot - Zoo Le mag
"En quarantaine est une jolie découverte, celle d'un auteur qui parvient à se mettre à nu de manière décalée." Mickaël Géreaume - Planête BD
"Ce chouette roman graphique met en scène la crise de la quarantaine de John. Emprunt de lucidité, de culpabilité et d’humour, le récit déroule son lot de petits, de gros et de très gros problèmes quotidiens." - Cité internationale de la BD d'Angoulême
AUTEUR
Joe Ollmann est un auteur de bande dessinée et graphiste qui vit à Hamilton dans le sud Ontario au Canada. Il est notamment le créateur de la série de micro-livres Wag !, publiée depuis plus de dix ans. Il est également l’auteur de nouvelles en bande dessinée
Chewing on Tinfoil (2001) publiées par Insomniac press qui a connu un grand succès, et a participé à plusieurs ouvrages de la série d’anthologie «Graphic Classics». Il a notamment adapté seul Dracula de Bram Stoker et The Premature Burial d’Edgar Allan Poe.
Il a été par ailleurs directeur artistique d’un magazine de Yoga au Canada «The ascent magazine», fonction qui lui a notamment inspiré l’écriture de son roman graphique Midlife.
Plusieurs parutions :
-Happy Stories About Well-Adjusted People 2014
-Science Fiction 2013, nominé au Doug Wright Award 2014
- Midlife 2011, nominé au Doug Wright Award 2012
-This Will All End in Tears 2006, Premier prix de la meilleure BD Doug Wright Award 2007
-The big book of wag 2005
Joe Ollmann a reçu le premier prix Doug Wright Award du meilleur livre en 2007 pour sa bande dessinée This Will All End in Tears (Insomniac Press) et Midlife a été nominé (Drawn and Quaterly) en 2012 pour ce même prix.
Collection Lune froide
Traduit de l'anglais (USA) par Ariane Bataille, format 21 X 28 cm, 184 pages, couverture cartonnée
ISBN : 978-2-917897-16-4